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La presse et The King Of Limbs

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Lucius Snow:
Aucune critique ne peut être objective par définition. Chaque personne est conditionnée par des subjectivités multiples basées sur ses références et ses sensations propres. Certes, le fan est souvent trop immergé pour être "juste" mais il a le mérite de parler *du* sujet et non tout ce qui gravite autour dont cette grande part de superficialité. C'est aussi grâce à l'ensemble et à la diversité des critiques de fans qu'on peut dégager une opinion, savoir vers quoi le groupe s'oriente, de quoi l'album est fait. Il suffisait par exemple de constater la division des fans provoquée par la sortie de Kid A : la surprise et l'émerveillement pour certains, le rejet violent pour d'autres.

Poliphile:
@Lucius Snow

D'accord avec toi sur le fait que nous émettons tous un avis basé sur des "sensations propres", je le suis moins pour ce qui est des références, mais de peu... Après, je ne suis pas fan de Radiohead, mais j'aime beaucoup ce qu'ils ont fait jusqu'ici hormis quelques rares exceptions. Ensuite, la partialité m'exaspère, elle m'irrite les hémisphères. Je suis un fervent adepte naturel de l'impartialité, c'est ce qui fait que je ne peux que m'insurger face à un tel déchainement médiatique qui lui, me parait être fortement guidé par une sorte de rancoeur, ou quelque chose qui transpire la mauvaise foi, ça suinte, ça dégouline, et ça sent fort. Je suis profondément mélomane et audiophile depuis plusieurs années, et de ce fait, je ne porterai aucun jugement définitif sur ce dernier opus et j'attendrai patiemment de l'avoir assimiler dans son intégralité pour me prononcer catégoriquement. Pour cela il me faut encore me dépolluer de mes propres désirs vis à vis de leurs travaux... et c'est un travail. C'est pour cela que je précisais dans un commentaire précédent que je ne m'attendais pas à ce genre de son venant d'eux, et c'est ce qui m'a fait défaut. Et en l'espace de deux jours, j'ai commencé à l'apprécier de plus en plus, ce qui est différent que de crier immédiatement au chef-d'oeuvre ou de hurler que c'est une arnaque. Depuis vendredi, pour ce qui est des critiques, j'ai comme une étrange impression de déjà vu avec KID A. Mais il y a une différence de taille avec la sortie de TKOL. Cette différence, c'est le groupe lui-même, qui s'est un peu plus désolidarisé des branches typiques de l'industrie musicale, ils ont repoussé les limites de la liberté en tant qu'artistes, avec In Rainbows, ils ont vraiment révolutionné le milieu contrairement à ce que d'autres peuvent penser, non pas en changeant la manière de penser des majors et des amateurs de musique à long terme, mais en montrant à tous qu'une ère nouvelle était possible. Ils ont pris ce risque, et personne ne l'avait fait avant eux, en tout cas, pas à une échelle pareille. Depuis, les choses ont changés, elles ont évolués, et le groupe aussi. Et ils ne vont pas se sacrifier, ils mangent et boivent comme tout le monde, dans une société à la dérive et un système bancaire autodestructeur, ils prennent leurs précautions. Certains sont prêts à leur reprocher de gagner leur vie grâce à leur art... Mais eux, au moins, ont montré la voie à suivre. Quand le système de masse se résoudra à suivre cette voie, ils pourront s'y intégrer car cela correspondra à leur vision. Quand je constate les faits, je me dis que la route est encore longue.

hunting android:
Petit hors sujet dans le topic "vos avis" donc j'ai fusionné avec le topic reservé à la presse//

Poliphile:
@Hunting Android

Franchement, je cherchais mon commentaire depuis 10 minutes, je croyais qu'il avait été supprimé.  :warrior:  :aie:

Je suis rassuré, pas de censure excessive au moins.

Overground:

--- Citation de: Poliphile le dim. 20 février 2011, 20:06:16 ---@Overground

Content que tu ais ressenti le besoin de réagir, j'aime les débats.

Donc je m'explique. Le fait est que les journalistes, du fond de leurs bureaux, se sont bien empressés d'écrire leur chronique, qui je le rappelle ont été publiées deux heures après la sortie de l'album. Il y a une différence entre moi et ces médias, c'est que moi je ne me nourris point des événements médiatico-culturels de notre quotidien, je n'ai pas besoin de cela pour exister contrairement à la presse. Donc en effet, depuis deux jours, j'écoute cet album, et je l'apprécie de plus en plus, et pour qu'il me fasse l'effet inverse qu'aux journalistes-chroniqueurs, à savoir que je finisse par ne pas l'apprécier, il faudrait un malheureux miracle; car ça ne m'est encore jamais arrivé.
Pour moi, la démarche médiatique a été de suivre le chemin de la facilité, du jugement hâtif, et encore une fois, ce qui prouve indéniablement qu'ils n'ont aucunement pris le temps de s'imprégner de cet album pour en retirer la substantifique moëlle, c'est qu'ils ont tapés leurs chroniques deux heures plus tard... Il y a pour moi un sérieux problème d'approche de ces médias à l'égard de l'art. Pas de Radiohead, de l'Art, avec un grand A. Parce-que Radiohead, c'est une chose, mais ce n'est pas tout. Donc le fait que tu défendes tes idées est compréhensible, puisque tu le précises toi-même : tu es journaliste. Mais moi, je ne le suis pas, et je regarde tout ceci avec un oeil neutre; l'oeil de celui qui attendait Radiohead au tournant, et qui a été agréablement surpris par cette nouvelle livraison. Si je l'avais trouvé médiocre, je l'aurais reconnu. Mais ce n'est pas le cas.
Ce qui me dérange dans les diverses réactions de 90% des journaux (Français), c'est cette bien curieuse façon qu'ils ont eu de se ruer sur RH pour les descendre eux et leur nouvel album. Car aucune véritable analyse musicale n'en ressort, et même si cela avait été le cas, j'en aurais beaucoup ri, car nous savons tous qu'un album d'un tel groupe ne se dévoilera jamais dés les premières écoutes. C'est également pour cette raison qu'une critique dithyrambique  sur ce même album ne m'aurait pas plus convaincu et ne me convaincrait pas non plus si elle était publiée dans 2 jours.
C'est en cela que pour moi les médias se sont ridiculisés. Parce-que c'est une activité nationale que de cracher sur une entité telle que Radiohead, comme si Radiohead avait été intouchable depuis "The Bends", alors que ça n'a aucun rapport avec la réalité. Ce côté intouchable a été façonné par les médias, pas par les fans. Je n'ai pas le souvenir que ces derniers aient pu imposer une loi interdisant de critiquer négativement ce groupe.
Mon avis est le suivant : LE journaliste peine à critiquer les prises de position du groupe, sur tous les points, il enrage à l'idée qu'un tel monument puisse exister sans leur aide. Qu'ils n'aient besoin que d'un seul moyen de communication, un seul média pour leurs annonces publiques : Internet. le seul qui soit déshumanisé et dématérialisé. De plus, j'ajouterai que Radiohead a eu un éclair de génie en prenant ce chemin là. Car cela met le journaliste (notamment musical) face à lui-même, qu'a-t-il à offrir à ses lecteurs une fois le sujet dégrossit ? Rien d'autre que la musique. Et comme il ne leur reste que ça pour construire une chronique, et qu''ils n'acceptent pas que le grand Radiohead n'ait pas besoin d'eux, ils prennent une sorte de revanche à leur égard au risque de se décrédibiliser en publiant leur article en deux coups de cuillère à pot. Comme s'ils cherchaient à influencer les lecteurs, tout en se soulageant, en satisfaisant leur orgueil. Et le groupe joue avec cela, il le sait pertinemment car il maitrise sa communication, il provoque, il dérange, et en plus, il avance.
La presse étrangère a accueillit cet album avec bien plus de lucidité et de mesure. Elle attendra pour émettre un avis définitif sur le petit dernier. Pour l'instant, ce que j'en ai lu tient de l'analyse du "premier regard". Aucunes critiques de fond n'ont encore été écrites. Elles seront pour ou contre, mais elles auront pris le temps pour ça. Et c'est ce qui me plait.

--- Fin de citation ---

On est d'accord.  ;)

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