inutile de dire que je ne partage pas du tout ton point de vue.
D'un point de vue strictement formel déjà, même si on a pas aimé pour x raisons, il me semble qu'il y a des choses à dire.
La scène de danse de l'introduction, le montage, l'éclairage, le mixage (et par extension la bande son)...rien ne t'a plu à ce niveau?
Pour le reste, vulgaire, bête, oui, comme dans tous ses films. Noé n'a jamais été du genre à filmer des dialogues se voulant "significatifs" souhaitant coller au réel à ce niveau. Bref, il filme des jeunes de banlieue dont le seul talent est la danse, il filme donc des conversations un brin indigentes -serait-ce différent dans le monde réel? Après, je reconnais qu'il y a trop de discussions inutiles (en tout cas dans le montage que j'avais vu juste après cannes).
Gratuit et provocateur, là par contre je sèche.
Déjà c'est quoi une oeuvre gratuite?
On peut voir le film au premier degré,un horror movie parlant d'une fête qui dégénère.
En soit je vois pas en quoi ça serait moins intéressant que n'importe quoi d'autre, à partir du moment ou on nous présente quelque chose de nouveau d'un point de vue formel. Ce qui me semble être le cas ici, même si Noe lui même s'auto cite.
Mais au delà de ces considérations, il me semble qu'il y a un deuxième degré de lecture évident dans Climax:
C'est la France de ces 20 dernières années que l'on voit s'ébattre et se battre dans ce huit clos d'un heure 20. ça parle de l'envie d'un collectif, d'un vivre ensemble (la scène de danse) sapé par les communautarismes (le frère protecteur annonce la montée de l'islamisme par exemple, le gamin qui brûle dans un local électrique évoque Zined et Bouna, il y a une représentation volontairement artificiel de toutes les minorités (trans, homo, lesbiennes, black, maghrébin...) et qui se termine par un bain de sang.
Ce qui en fait à mon sens un film politique, son premier depuis le plus littéral Seul contre tous.
Après, provocateur, bof, rien de très "choc" dans les images, c'est même parfois assez drôle.
Je trouve justement qu'il nous épargne de pas mal de ses plans provocs habituels (l'éjaculation 3D de Love, la pénétration filmée de l'intérieur dans Enter The Void...)
Reste que Love justement laissait préfigurer un Noé nouveau, plus sobre, plus apaisé qui me plaisait beaucoup.
A ce niveau, je comprends qu'on puisse trouver que Climax est un retour en arrière. Mais un autre film de Noé doit sortir au printemps 2019; il sera peut être plus "calme".