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Topic politique

bluebird · 2542 · 933529

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Hors ligne cris_

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Éléments de synthèse de l'article (ceux qui me sont accessibles) :

C'est une étude de modélisation des différents scenarii de sortie de crise en fonction de paramètres dont on ne connaît pas encore totalement la valeur, par exemple la durée de l'immunité des humains infectés et guéris, ou la sensibilité du virus à la saisonnalité.

Ils se sont basés sur ce qu'on sait d'autres coronavirus : les souches à l'origine des épidémies SRAS et MERS, et deux coronavirus humains qui circulent largement et sont la deuxième cause de rhume (sur des centaines d'autres virus comme le coryza (note du rédacteur de cette synthèse :o)).

Un confinement unique et long a la même inefficacité qu'aucun confinement du tout, car l'immunité de groupe ne peut pas se construire. Pas le choix, il faut se contaminer, et le faire de façon à pouvoir prendre en charge les patients qui font des complications, sans saturer les services de soin.

Pas de traitement adapté ni de vaccin avant des mois, probablement une année au mieux.

Donc la meilleure réponse ce sont des confinements temporaires et réguliers. Les décisions doivent se prendre avec pas mal d'anticipation, car il se passe trois semaines entre l'entrée en confinement et le passage du pic de saturation des services de santé.

La régularité des confinements et la durée de leur organisation dépendront des paramètres encore à découvrir. D'après les auteurs, minimum jusqu'en 2021, probablement 2022. La saisonnalité devra être prise en compte non seulement d'un point de vue épidémiologique si le virus y est sensible, mais aussi pour l'organisation des confinements (plus ou moins efficaces et chargés de conséquences selon la saison).

Parmi les solutions permettant de diminuer la durée et l'impact des confinements : des politiques agressives de suivi des interactions sociales et de dépistage/quarantaine ; une augmentation massive des capacités des systèmes de soin (donc de leurs moyens).

Quels que soient les paramètres, les résurgences devraient se produire jusqu'en 2025.

Les conséquences économiques, sociales et éducatives des confinements seront catastrophiques. Leur non respect aura des conséquences sanitaires catastrophiques.


Hors ligne cris_

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Et comme nous sommes dans le topic politique, voilà mon avis.

On pourrait tout à fait traverser cette crise sans que ce soit trop douloureux, à condition de redistribuer massivement tout le pognon qui a été capté par une bande de connards depuis une trentaine d'années, et même aller au delà de ce qu'était la situation à l'époque. Reconstruire nos communs que sont les différents services publics, l'hôpital bien sûr mais aussi l'école, qui va devoir s'adapter pour éviter de faire une génération de débiles, les réseaux de communication physique et numérique, etc. Faire un énorme pot commun pour que survivent les petits commerces, restos et cafés non franchisés, etc. Pour ça il faudra tous se « serrer la ceinture », pas dans les domaines nécessaires (alimentation, logement…), car il y a bien assez pour tous, mais dans les domaines superflus. Plus d'orgie de gadgets électroniques par exemple. Et bien sûr, ne plus se tromper sur ceux qu'on doit écouter, entre ceux qui savent (les scientifiques, collégiaux, attachés au consensus et au contrôle par leurs pairs) et ceux qui veulent juste le pouvoir.

Mais d'après moi, au lieu d'emprunter raisonnablement cette voie du milieu, on va se diriger soit vers un durcissement totalitaire libéral qui débouchera sur des totalitarismes populistes et nationalistes, soit vers une révolte façon gilets jaunes où des pécuchets qui pensent être experts en tout parce qu'ils confondent ce à quoi ils ont naturellement droit (l'équité sociale) avec ce qui se mérite (la valeur de son avis) vont foutre un bordel durable. Dans les deux cas, les plus vulnérables vont morfler.


Hors ligne jane eyre

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Éléments de synthèse de l'article (ceux qui me sont accessibles) :

C'est une étude de modélisation des différents scenarii de sortie de crise en fonction de paramètres dont on ne connaît pas encore totalement la valeur, par exemple la durée de l'immunité des humains infectés et guéris, ou la sensibilité du virus à la saisonnalité.

Ils se sont basés sur ce qu'on sait d'autres coronavirus : les souches à l'origine des épidémies SRAS et MERS, et deux coronavirus humains qui circulent largement et sont la deuxième cause de rhume (sur des centaines d'autres virus comme le coryza (note du rédacteur de cette synthèse :o)).

Un confinement unique et long a la même inefficacité qu'aucun confinement du tout, car l'immunité de groupe ne peut pas se construire. Pas le choix, il faut se contaminer, et le faire de façon à pouvoir prendre en charge les patients qui font des complications, sans saturer les services de soin.

Pas de traitement adapté ni de vaccin avant des mois, probablement une année au mieux.

Donc la meilleure réponse ce sont des confinements temporaires et réguliers. Les décisions doivent se prendre avec pas mal d'anticipation, car il se passe trois semaines entre l'entrée en confinement et le passage du pic de saturation des services de santé.

La régularité des confinements et la durée de leur organisation dépendront des paramètres encore à découvrir. D'après les auteurs, minimum jusqu'en 2021, probablement 2022. La saisonnalité devra être prise en compte non seulement d'un point de vue épidémiologique si le virus y est sensible, mais aussi pour l'organisation des confinements (plus ou moins efficaces et chargés de conséquences selon la saison).

Parmi les solutions permettant de diminuer la durée et l'impact des confinements : des politiques agressives de suivi des interactions sociales et de dépistage/quarantaine ; une augmentation massive des capacités des systèmes de soin (donc de leurs moyens).

Quels que soient les paramètres, les résurgences devraient se produire jusqu'en 2025.

Les conséquences économiques, sociales et éducatives des confinements seront catastrophiques. Leur non respect aura des conséquences sanitaires catastrophiques.

Merci cris_ !
ça a dû te prendre du temps...

on vient de m'envoyer ça et ça va dans le même sens que ce que tu viens de dire/traduire  : https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2020/04/07/les-enjeux-du-deconfinement-expliques-en-schemas_6035827_4355770.html
"You deserve something more beautiful.That, at least, I'm sure of."


Hors ligne cris_

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Oui les principes sont les mêmes. L'étude dans Science va plus loin en faisant de la prospective sur 5 ans, donc il n'y a pas de « deuxième vague », mais des vagues successives. Même si vous ne lisez pas l'article, les graphiques sont intéressants.


Hors ligne little fishy

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Merci pour la synthèse !! :D


En parallèle je vous invite vraiment à écouter, voire, à regarder, l'entretien de F. Taddeï avec Frédéric Bizard, économiste spécialiste des questions de protection sociale et de santé.
Cela traite également du confinement avec des paramètres complémentaires à ceux de l'article du Guardian.
Je me permets donc de remettre le lien :
https://www.youtube.com/watch?v=Ll1u2aNfBgY&list=PLblTKlc--FGHx2Uzn9dvs6kHK6ozl3-H6&index=2&t=0s

Et comme nous sommes dans le topic politique, voilà mon avis.

On pourrait tout à fait traverser cette crise sans que ce soit trop douloureux, à condition de redistribuer massivement tout le pognon qui a été capté par une bande de connards depuis une trentaine d'années, et même aller au delà de ce qu'était la situation à l'époque. Reconstruire nos communs que sont les différents services publics, l'hôpital bien sûr mais aussi l'école, qui va devoir s'adapter pour éviter de faire une génération de débiles, les réseaux de communication physique et numérique, etc. Faire un énorme pot commun pour que survivent les petits commerces, restos et cafés non franchisés, etc. Pour ça il faudra tous se « serrer la ceinture », pas dans les domaines nécessaires (alimentation, logement…), car il y a bien assez pour tous, mais dans les domaines superflus. Plus d'orgie de gadgets électroniques par exemple. Et bien sûr, ne plus se tromper sur ceux qu'on doit écouter, entre ceux qui savent (les scientifiques, collégiaux, attachés au consensus et au contrôle par leurs pairs) et ceux qui veulent juste le pouvoir.

Mais d'après moi, au lieu d'emprunter raisonnablement cette voie du milieu, on va se diriger soit vers un durcissement totalitaire libéral qui débouchera sur des totalitarismes populistes et nationalistes, soit vers une révolte façon gilets jaunes où des pécuchets qui pensent être experts en tout parce qu'ils confondent ce à quoi ils ont naturellement droit (l'équité sociale) avec ce qui se mérite (la valeur de son avis) vont foutre un bordel durable. Dans les deux cas, les plus vulnérables vont morfler.

 :bravo:

"Plus d'orgie de gadgets électroniques par exemple"

Pour ma part, et comme je pensais remplacer mon "smart espion phone", je me demande si je ne vais pas plutôt opter pour un "stupid phone"...
ps : j'en profite pour vous faire part de ma recherche d'un bon appareil photo / camera avec branchement USB !


"Et bien sûr, ne plus se tromper sur ceux qu'on doit écouter, entre ceux qui savent (les scientifiques, collégiaux, attachés au consensus et au contrôle par leurs pairs) et ceux qui veulent juste le pouvoir."

Sur ce point les choses sont hélas plus complexes qu'il n'y parait car certains scientifiques, rattachés à des groupes pharmaceutiques, sont prêts à mentir, ces mensonges sont d'une nature "contractuelle" si je puis dire.
Et pour ce qui est des organisations, il convient là aussi d'être très vigilant. Par exemple, l'OMS est en partie financé par la fondation de l'ultra milliardaire B. Gates (fondation qui finance, entres autres, des recherches en matière de vaccins) et chacun sait que l'on ne mort pas la main de celui qui vous nourrit...
Bref, le domaine de la science est aussi en partie un lieu de pouvoir (économique, donc de pouvoir tout court)

« Modifié: jeu. 16 avril 2020, 14:32:10 par little fishy »


Hors ligne hunting android

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Et comme nous sommes dans le topic politique, voilà mon avis.

On pourrait tout à fait traverser cette crise sans que ce soit trop douloureux, à condition de redistribuer massivement tout le pognon qui a été capté par une bande de connards depuis une trentaine d'années, et même aller au delà de ce qu'était la situation à l'époque. Reconstruire nos communs que sont les différents services publics, l'hôpital bien sûr mais aussi l'école, qui va devoir s'adapter pour éviter de faire une génération de débiles, les réseaux de communication physique et numérique, etc. Faire un énorme pot commun pour que survivent les petits commerces, restos et cafés non franchisés, etc. Pour ça il faudra tous se « serrer la ceinture », pas dans les domaines nécessaires (alimentation, logement…), car il y a bien assez pour tous, mais dans les domaines superflus. Plus d'orgie de gadgets électroniques par exemple. Et bien sûr, ne plus se tromper sur ceux qu'on doit écouter, entre ceux qui savent (les scientifiques, collégiaux, attachés au consensus et au contrôle par leurs pairs) et ceux qui veulent juste le pouvoir.

Mais d'après moi, au lieu d'emprunter raisonnablement cette voie du milieu, on va se diriger soit vers un durcissement totalitaire libéral qui débouchera sur des totalitarismes populistes et nationalistes, soit vers une révolte façon gilets jaunes où des pécuchets qui pensent être experts en tout parce qu'ils confondent ce à quoi ils ont naturellement droit (l'équité sociale) avec ce qui se mérite (la valeur de son avis) vont foutre un bordel durable. Dans les deux cas, les plus vulnérables vont morfler.

D'accord sur l'essentiel de ta description d'une sortie de crise idéale. Malheureusement, la peur étant mauvaise conseillère, je pense que l'orientation politique du monde se dirige d'avantage vers ce que tu énonces à la fin de ton post.
Il faudra en passer par là, ce que je ne vois pas nécessairement comme une mauvaise chose: pour créer, il faut du chaos, sinon on sauvegarde ce qui existe.

Ecouter les sachants, oui, mais pas que et pas sans passer par un processus démocratique.
La science ne doit pas être créatrice de droits, et surtout pas de privations de liberté, elle doit juste  être consultée, et sa parole valorisée.
 la loi, l'expression de la volonté générale, est là pour que notre vie ne soit pas régie uniquement par la vérité scientifique, et c'est une bonne chose, parce qu'avant d'être des êtres biologiques mortels, nous avons des liens, des pensées, des envies, qui doivent être respectées et protégées , et qui ont plus de valeur à mon sens que le sacrifice à terme nécessaire d'un pour cent de notre population.

on nous parle maintenant sur avis du conseil scientifique d'un confinement prolongé pour 18 millions de personnes (agées et malades chroniques).
Au delà du fait que tout vieux, ou tout malade chronique(en fonction de sa gestion de la maladie) n'est pas nécessairement plus à risque qu'une personne saine, la question qui se pose vraiment est d'une part l'égalité de tout citoyen devant la loi et d'autre part, les moyens de coercitions mis en place pour faire appliquer de telles mesures. la maladie chronique ne se voit pas, on ne reconnait pas un diabétique, un asthmatique ou un séropositif du premier coup d'oeil dans la rue. Va t'on autoriser la police à avoir accès à des informations à ce sujet et donc abandonner le secret médical au nom de la vérité scientifique?
Accepter d'outer les gens sur leurs pathologies contre leur gré à leurs connaissances, leur milieu professionnel?
Faire fi des conséquences humaines pour ces personnes quant à  leur situation sociale, amoureuse, professionnelle? Faire des lois d'exceptions pour ces personnes concernant les obligations de recherche d'emploi? Déscolariser les enfants atteints de maladies chroniques (et il y en a beaucoup)?
Tout ça à la demande d'un comité scientifique?

Personnellement, je trouve que la défense de certains principes fondamentaux doit primer sur cette vérité scientifique, quel-qu’en soit le coût  en vies humaines.
 C'est d'ailleurs la position prise par l'Académie de Médecine ce jour, preuve qu'il y a débat sur la stratégie, et peut être pas de vérité évidente finalement.
Restons humains,.


Hors ligne cris_

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Je ne comprends toujours pas pourquoi on finit par opposer science et individus dans les débats actuel. Science, ça veut dire savoir, c'est ce qu'on sait, c'est ce qui ne nous est plus étranger, et c'est la démarche d'en savoir de plus en plus. La science pure ne donne pas de directive, elle dit ce qui est, ce qui est susceptible d'être en fonction de tel ou tel choix. Et puisqu'on parle de valeurs humaines, la science est la meilleure source d'humilité qu'on connaisse (cf. l'effet Dunning-Kruger).
Moi j'oppose la science à la politique dans le sens ou la politique modifie la réalité (ce qu'on sait) pour servir un objectif égoïste. La politique trompe. La science ne fait jamais ça. Des scientifiques font parfois ça, pour des raisons politiques ou pécuniaires (ce qui est un peu pareil). Mais un scientifique isolé ça n'est pas la science.
La question de savoir si on doit sacrifier une partie des humains pour continuer à pouvoir jouer à Candy Crush peinard, c'est de la politique, pas de la science.


Hors ligne kid armor

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Pour l'anecdote, ma mère aura 70 ans le... 11 mai. Elle sera privée de sa liberté de sortir à 24h près ? Elle a la patate et me dit déjà qu'elle ne respectera pas le confinement si ça le lui est demandé. Ça va être compliqué...
everything in its right place !?!


Hors ligne cris_

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D'accord sur l'essentiel de ta description d'une sortie de crise idéale. Malheureusement, la peur étant mauvaise conseillère, je pense que l'orientation politique du monde se dirige d'avantage vers ce que tu énonces à la fin de ton post.
Il faudra en passer par là, ce que je ne vois pas nécessairement comme une mauvaise chose: pour créer, il faut du chaos, sinon on sauvegarde ce qui existe.

C'est le discours révolutionnaire classique, oui. Celui qui est tenu généralement par celles et ceux qui ne risquent pas ni n'ont de proches qui risquent de crever de problèmes d'approvisionnement en substances pharmaceutiques pour cause d'épilepsie, glaucome, diabète, …

Ecouter les sachants, oui, mais pas que et pas sans passer par un processus démocratique.
La science ne doit pas être créatrice de droits, et surtout pas de privations de liberté, elle doit juste  être consultée, et sa parole valorisée.
 la loi, l'expression de la volonté générale, est là pour que notre vie ne soit pas régie uniquement par la vérité scientifique, et c'est une bonne chose, parce qu'avant d'être des êtres biologiques mortels, nous avons des liens, des pensées, des envies, qui doivent être respectées et protégées , et qui ont plus de valeur à mon sens que le sacrifice à terme nécessaire d'un pour cent de notre population.

La science ne dit pas que tu dois faire un effort pour que ce pourcent survive, elle t'informe que si tu ne le fais pas ce pourcent va crever. Ensuite c'est à toi de voir, en toute conscience grâce à la science.


on nous parle maintenant sur avis du conseil scientifique d'un confinement prolongé pour 18 millions de personnes (agées et malades chroniques).
Au delà du fait que tout vieux, ou tout malade chronique(en fonction de sa gestion de la maladie) n'est pas nécessairement plus à risque qu'une personne saine,

Si, cf. les études épidémiologiques. C'est vraiment pratique la science :D

la question qui se pose vraiment est d'une part l'égalité de tout citoyen devant la loi et d'autre part, les moyens de coercitions mis en place pour faire appliquer de telles mesures. la maladie chronique ne se voit pas, on ne reconnait pas un diabétique, un asthmatique ou un séropositif du premier coup d'oeil dans la rue. Va t'on autoriser la police à avoir accès à des informations à ce sujet et donc abandonner le secret médical au nom de la vérité scientifique?

Là encore, il ne faut pas mélanger science et politique. La science dit que si tu souffres de tel ou tel truc tu as n chances de plus que ton voisin de crever du virus. La politique départage les avis sur la question et sur les moyens de gérer ça.

Accepter d'outer les gens sur leurs pathologies contre leur gré à leurs connaissances, leur milieu professionnel?
Faire fi des conséquences humaines pour ces personnes quant à  leur situation sociale, amoureuse, professionnelle? Faire des lois d'exceptions pour ces personnes concernant les obligations de recherche d'emploi? Déscolariser les enfants atteints de maladies chroniques (et il y en a beaucoup)?
Tout ça à la demande d'un comité scientifique?

Personnellement, je trouve que la défense de certains principes fondamentaux doit primer sur cette vérité scientifique, quel-qu’en soit le coût  en vies humaines.
 C'est d'ailleurs la position prise par l'Académie de Médecine ce jour, preuve qu'il y a débat sur la stratégie, et peut être pas de vérité évidente finalement.
Restons humains,.

Je veux bien la source de ce communiqué, j'ai pas encore vu. Mais l'Académie de Médecine s'exprime sur la santé en général, donc si elle estime qu'un confinement long sera néfaste pour qui que ce soit, ça me paraît logique.


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Il me parait évident que ça ne s'appliquera pas de façon coercitive: même si on fait des contrôles, combien de temps supportera t-on une chasse aux vieux ou aux malades? et comment les dissuader de sortir? par des amendes et des peines de prisons?
Sans compter que d'un point de vue légal, encore une fois, cette différentiation me semble totalement impossible à mettre en place.
Il serait beaucoup plus efficace à mon sens de communiquer énormément avec les personnes concernées, par le biais de leur médecin traitant, sur la nécessité de respecter les gestes barrières, de porter un masque (qui devrait être fourni à ces personnes en priorité) , de faire des dépistages , voire d'encourager le télétravail pour ceux qui le souhaitent.
Bref accompagner, apporter une aide supplémentaire si souhaitée, mais pas contraindre.

Je suis atteint d'une maladie chronique parfaitement équilibrée, le ministère de la santé indiquait encore il y a `15 jours que les risques de mortalité n'augmentaient que pour les cas compliqués, il est tout à fait hors de question que je reste bloqué chez moi, que ça m'oblige par voie de conséquences à informer tacitement tout mon entourage, en particulier professionnel  de ma situation personnelle.
je ressortirai comme tout citoyen normal, et je prendrai à titre personnel le plus de précautions possibles.

donc je comprends parfaitement ta mère, et si de telles mesures sont prises, je risquerai leurs amendes ou la prison la tête haute, et avec un masque artisanal sur le visage.

`ps: pas de bol Cris, je suis diabétique (et un peu anar, avec les risques que ça implique pour moi)

Pour le communiqué, le voilà.

http://www.academie-medecine.fr/communique-de-lacademie-sortie-de-lepidemie-de-covid-19-pour-une-methodologie-de-deconfinement-respectueuse-de-lhumain/


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Tu te sacrifierais donc pour la Révolution, c'est plutôt classe de ta part.
Mais tu trouveras sur ton chemin des gens comme moi qui refusent qu'on sacrifie des gens qui eux n'ont rien demandé.
Je suis un adepte de la complexité. Quand un truc ne marche pas, j'essaye de le réparer avant d'y foutre le feu. D'ailleurs cet aprèm j'ai installé un SSD dans un vieil iMac au disque dur en fin de vie, et JE SUIS SUPER FIER SACHEZ -LE.


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Si, cf. les études épidémiologiques. C'est vraiment pratique la science :D



C'est statistiquement exact, mais assorti d'un tas d'exceptions qu'on ne peut pas ne pas prendre en compte quand on parle de choses aussi basiques que la liberté de circuler.
une personne de 70 ans sportive et sans pathologies se portera surement mieux qu'un fumeur cocainomane de 50 ans.
Un diabétique équilibré mieux  qu'un alcoolique qui fume deux paquets par jours...
les statistiques ne font pas tout, et si c'était le cas, on pourrait glisser vers une politique pénale inquiétante par exemple...


Mais cette question est secondaire pour moi, raison pour laquelle j'ai commencé ma phrase par "au dela du fait que".
C'est de liberté publique et d'accompagnement individuel qu'il est question.
et ces questions sont primordiales si on veut correctement aider ce petit tiers de la population française, sinon ce petit tiers se cachera, ce qui sera pire, à moins de leur faire coudre un badge pour pouvoir les identifier facilement dans la rue.

je ne remets pas en cause la parole scientifique, je remets en cause la nature de ses conséquences en terme de décisions publiques
Ce sont des scientifiques qui donnent leurs recommandations aux pouvoirs publics, et ils sont écoutés sans nuance, c'est le point que je "dénonce"en partie.
Les pays qui déconfinent n'ont pas mis en place de discriminations de ce type, cf l’Allemagne par exemple.
On est donc bien d'accord que c'est le pouvoir politique qui est responsable, mais une écoute sans nuance ou sans hauteur de vue du discours scientifique n’entraînerait qu'encore plus de restrictions de liberté, raison pour laquelle je dis "écouter les sachants" oui, "leur obéir" non...
« Modifié: jeu. 16 avril 2020, 17:52:30 par hunting android »


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C'est statistiquement exact, mais assorti d'un tas d'exceptions qu'on ne peut pas ne pas prendre en compte quand on parle de choses aussi basiques que la liberté de circuler.

L'épidémiologie ne se prononce pas sur la liberté de circuler. (Ça finira par rentrer :D)

une personne de 70 ans sportive et sans pathologies se portera surement mieux qu'un fumeur cocainomane de 50 ans.
Un diabétique équilibré mieux  qu'un alcoolique qui fume deux paquets par jours...
les statistiques ne font pas tout, et si c'était le cas, on pourrait glisser vers une politique pénale inquiétante par exemple...

Elles ne font pas tout, elles font la base. Ensuite d'autres études partent de ce constat général, et affinent. Et on sait encore un peu plus. Et on peut choisir une politique de façon encore un peu plus éclairée. Et ça ne s'arrête jamais (sauf sous certains régimes politiques).


Mais cette question est secondaire pour moi, raison pour laquelle j'ai commencé ma phrase par "au dela du fait que".
C'est de liberté publique et d'accompagnement individuel qu'il est question.
et ces questions sont primordiales si on veut correctement aider ce petit tiers de la population française, sinon ce petit tiers se cachera, ce qui sera pire, à moins de leur faire coudre un badge pour pouvoir les identifier facilement dans la rue.

je ne remets pas en cause la parole scientifique, je remets en cause la nature de ses conséquences en terme de décisions publiques
Ce sont des scientifiques qui donnent leurs recommandations aux pouvoirs publics, et ils sont écoutés sans nuance, c'est le point que je "dénonce"en partie.
Les pays qui déconfinent n'ont pas mis en place de discriminations de ce type, cf l’Allemagne par exemple.

«  et ils sont écoutés sans nuance » : quel est le point problématique ici, la parole des scientifiques, ou bien sa réception par les politiques ?


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Ça t'aidera peut-être de savoir que je suis du même avis que toi concernant la coercition. Il est question de personnes vulnérables, c'est à elles de choisir les risques. Quand il est question de confiner toute la population pour protéger les plus vulnérables, c'est différent et la coercition s'impose.


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L'épidémiologie ne se prononce pas sur la liberté de circuler. (Ça finira par rentrer :D)

Elles ne font pas tout, elles font la base. Ensuite d'autres études partent de ce constat général, et affinent. Et on sait encore un peu plus. Et on peut choisir une politique de façon encore un peu plus éclairée. Et ça ne s'arrête jamais (sauf sous certains régimes politiques).

«  et ils sont écoutés sans nuance » : quel est le point problématique ici, la parole des scientifiques, ou bien sa réception par les politiques ?

La réception de cette dernière par les politiques.
Mais quand j'écoute Delfraissy, qui n'est pas un politique, j'entends des décisions politiques, et pas simplement le point de vue d'un épidémiologiste sur les risques encourus pour les personnes fragiles:

"Au moment du déconfinement, il y aura toujours 18 millions de personnes risquant « de développer une forme grave. Pour ces 18 millions de personnes, on continuera le confinement », a également déclaré le président du conseil scientifique."


Citation de: cris_ le Aujourd'hui à 18:01:23
Ça t'aidera peut-être de savoir que je suis du même avis que toi concernant la coercition. Il est question de personnes vulnérables, c'est à elles de choisir les risques. Quand il est question de confiner toute la population pour protéger les plus vulnérables, c'est différent et la coercition s'impose.

je suis parfaitement d'accord et je ne disais pas autre chose. même si je suis à titre personnel pas totalement convaincu de l'utilité d'un confinement quand on fait la balance coût économique/risques induits par le confinement, et morts du covid....
Mais ça c'est mon opinion individuelle, et je me plie de bonne grâce aux lois adoptées tant qu'elles n'entrent pas en contradiction avec des principes fondamentaux.

« Modifié: jeu. 16 avril 2020, 18:08:15 par hunting android »