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Top zic 2012
Wolfang:
J'ai mis du temps à tout digérer parce qu'il y a eu une fin d'année très dense côté musical, mais je peux enfin établir mes gros coup de coeur de l'année, sans pour autant les classer je pense. Ca relèverait du masochisme de vouloir en trouver un meilleur que l'autre.
Tout d'abord, et je ne suis pas du tout objectif, Breton. Je me rappelle de la claque monumentale que je me suis prise à la première écoute de l'album. A la fin de chaque titre, je me demandais comment ces mecs allaient pouvoir faire mieux sur le titre suivant. Et à chaque fois ils réussissaient, jusqu'à l'apothéose Jostle qui arrive en avant dernière du CD qui selon moi représente tout à fait le style du groupe. A la fois un rock sombre, mate, angoissant mais tout aussi dansant grâce aux touches électros et aux rythmiques décalées. La rage qu'ils ont réussi à mettre sur les bandes est impressionnante. On sent vraiment l'envie de ces petits gars de nous retourner le crâne. Et puis, pour le côté personnel, je les ai vus 4 fois en 5 mois, je suis plus ou moins devenu copain avec le chanteur qui me met maintenant sur liste à chaque fois que je veux les voir... Bref, c'est le petit plus qui pourrait leur faire prendre la tête du classement.
Il y a ensuite clairement Tame Impala, qui se met au dessus de la mêlé. J'ai mis du temps à l'apprécier lui. Je l'ai d'ailleurs longtemps trouvé en dessous du premier effort du groupe australien. Mais avec le temps et les nombreuses écoutes, je ne peux plus m'en passer. Ce disque est un chef d'oeuvre de psychédélisme, riff rétro groovy, tout ce qu'on a pu aimer. La voix de Kevin Parker est en plus splendide et rappelle pour beaucoup celle de Lennon, c'est pour dire. Feels Like We Only Go Backwards (élu d'ailleurs meilleur morceau de l'année par Dumdum) est une superbe synthèse entre les Beatles époque Sgt Pepper et les premiers Pink Floyd, Elephant serait un morceau des Black Keys/White Stripes sous acides... Et ce ne sont que les singles. Chaque morceau est une expérience unique.
Puis, on peut parler du cas Alt J. La aussi, j'ai mis beaucoup de temps à découvrir sa perfection. Cette période c'est d'ailleurs allongée suite à la petite déception du live à la Route du Rock qui manquait très clairement de puissance et d'arrangements par rapport au CD. Cependant, en le reprenant à tête froide, j'ai pu passer outre ce concert manqué et apprendre à déceler les spécificités de chaque pépite de cet album. Du final entêtant de Breezeblocks à la douceur de Matilda qui nous plonge dans une torpeur dont on ne veut plus sortir. Sans oublier l'ultime piste, Taro, qui est clairement le meilleur morceau de l'album, aux influences très clairement asiatiques. Une fois qu'on s'est habitué à la voix un petit peu déroutante (une espèce de Cocorosie au masculin), il suffit de se laisser porter par la douceur de cet LP.
Dans le désordre me viennent ensuite à l'esprit l'album de Mark Lanegan, paru au tout début 2012. Très surprenant et déroutant de prime abord, il se révèle extrêmement chaleureux. J'ai été énormément surpris par la recherche si fine du son et la complexité des arrangements sur l'ensemble des pistes. Une très belle découverte (en plus la pochette est magnifique).
On peut aussi citer Melody's Echo Chamber, (petite ?) amie du leader de Tame Impala qui a d'ailleurs produit l'album. Elle aussi est restée bloquée dans les sixties et livre un album cohérent et homogène. On sent la patte de Parker aux manettes.
Sans entrer dans les détails, on retient le nouveau Lotus Plaza, projet du leader de Deer Hunter, le premier album de DIIV qui sans révolutionner le genre vient démontrer qu'on peut encore livrer de bons albums dans le registre pop noisy. Il en va de même pour Crocodiles qui ne livre pas cette année son meilleur produit certes mais arrive à nous faire parvenir des pistes de shoegaze tout à fait honnêtes. On salue aussi l'effort de Jason Pierce avec le dernier album de Spiritualized et sa soul psychédélique entêtante. On ne dira rien de Sigur Ros et de The XX qui ne se sont pas trop creusés la tête pour leur nouvel album respectif et livrent en somme des CD attendus et conventionnels.
Petit coucou à Isaac Delusion qui sera à coup sur un grand nom de la pop electro française de 2013. Les EP sortis tout au long de l'année 2012 sont très bons et on parie les yeux fermés sur leur réussite.
Petite mention aussi pour Of Monsters And Men et sa pop folklorique ensoleillée qui nous rappelle que la vie aussi parfois, c'est chouette. Ca donne envie de sourire et de danser. Les formules sont simples, les cadences recyclées mais les arrangements sont bons et les voix cristallines.
Pour ce qui est de l'électro, qui n'est pas ma terre de prédilection, je retiens le premier album de TEED qui a fait remuer mon booty au Pitchfork Festival avec sa house entraînante. On peut aussi citer la révélation Simian Mobile Disco ou encore John Talabot. Dans le rang des bizarreries, on peut parler de Purity Ring et sa dream pop bisous keur et Crystle Castles et son électro pop angoissante et vaporeuse.
J'oublie bien sur des tas et des tas d'artistes la dedans, Animal Collective, Liars, Twin Shadow, Clinic, Toy, Grimes, Beach House, Other Lives, Pond… Mais je pense avoir résumé l'essentiel.
climbatize:
Hé bé quel pavé! Sinon Lotus Plaza ce n'est pas le leader de Deerhunter (qui est Bradford Cox) mais le guitariste Lockett Pundt! Mais je chipote.
Wolfang:
Oh oui, pardon ! Ce n'est pas le leader de Lotus Plaza mais selon Wikipédia (que nous considérerons comme une source fiable) c'est le "guitarist and multi-instrumentalist of Atlanta-based indie rock group Deerhunter".
mysterious_man:
Bon, personne n'a cité Ian Skelly...
Le batteur de The Coral qui sort un album (en plus en décembre), on sent tout de suite la sous-médiatisation de l'affaire et pourtant, c'est un excellent album revivaliste assumé. Pas grand chose à jeter. Un poil trop court, je chipote. C'est psyché, c'est immuable, c'est classe et ça c'est rare. A bon entendeur.
Pol:
Je serai quand même curieux de savoir en quoi l'album de Sigur Ros est attendu et conventionnel. Il m'a surpris bien au contraire, se situe à mille lieues du précédent et surtout explore des pistes inédites pour le groupe, que ce soit le traitement infligé à Ekki Mukk ou les 3 pistes instrumentales qui clôture l'album avec brio sur des intentions et un savoir-faire que l'on ne leur connaissait pas. Il n'y a guère que le milieu d'album qui sonne comme ce qu'ils ont pu réaliser par le passé. Ou alors on n'a pas écouté le même album. :spamafote:
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