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hunting android:
le mot putassier est utilisé comme synonyme de racoleur. Je n’ai rien contre les travailleuses du sexe que je soutiens de tout mon cœur, contrairement aux féministes abolitionnistes comme Yael Mellul qui ont milité pour la pénalisation des clients, ce qui a eu pour effet d’éloigner la prostitution de nos rues et de nos boulevards et donc d’exposer encore plus nos prostitué(e) à la précarité et aux risques d’agression.

Tiens, encore un exemple où l’enfer est pavé de bonnes intentions.

Je vois que tu tiens encore à insinuer que je serais secrètement misogyne  sans être en mesure de l’illustrer par une seule ligne que j’aurais écrit. Je tiens à te dire que je trouve ça parfaitement insultant et blessant.

Ça illustre assez bien ce que je disais. Le militantisme 2.0 qui repose sur bien peu de lecture ou de réflexion et beaucoup d’émotion mène aux raccourcis et au harcèlement. Cf Radiohead qui joue en Israël deviennent soudainement des soutiens d’un supposé génocide palestinien.

Personne n’empêche les gens de ne pas aller voir Cantat en concert parce que la personne les dégoûte. Ce que je peux parfaitement entendre d’ailleurs. En revanche, une opinion dont la supériorité morale peut légitimement être remise en question (puisqu’ici s’oppose la nécessaire réhabilitation de nos criminels à la nécéssaire dénonciation des violences faites aux femmes) devrait garantir à chacun la liberté de se positionner comme il le souhaite. Ce qui implique que je devrai être libre d’aller à un concert, ce dont j’ai été empêché car des manifestations sauvages donc illégales ont créé un trouble à l’ordre public empêchant la tenue desdits concerts.

Cette tyrannie de l’opinion a forcé nos parlementaires à inscrire l’avortement dans la constitution. Pourquoi à ton avis? Parce que le risque devenait grand que d’autres tyrannies moins progressistes finissent par s’alarmer  de façon assez audible du meurtre de pauvres petits fœtus et que ce droit fondamental soit remis en cause. Ce n’est pas de la science fiction, regarde ce qui arrive aux USA.

Que penserais tu de militants qui empêcheraient des femmes d’entrer dans une clinique? Tu vas me rétorquer qu’une de ces libertés (le droit de se faire avorter) est plus fondamentale qu’une autre (la liberté d’exercer un métier). Tu n’auras pas tort, je soutiens simplement qu’admettre un déni de droit  dans un cas supposément consensuel en entraînera  d’autres au gré des changements d’opinions dominantes, ce que l’histoire illustre.

Vous ne vous rappelez pas qu’il y a 5 ans, certains proposaient un confinement différencié en fonction de l’état de santé ou de l’âge?



hunting android:

--- Citation de: bobbie le dim.  6 avril 2025, 15:13:08 ---Ce sont des cas de conscience, personnellement, depuis l'affaire, j'ai toujours autant de mal a l'écouté même si je lui reconnais un talent et j'étais vraiment un très grand fan à l'époque.

Dans son cas, je pense ne jamais pouvoir parvenir à faire cette différence entre l'homme et l'artiste ma conscience ne me le permet tout simplement pas et encore moins quand je l'écoute chanté des trucs qui sonnent désormais faux à mes oreilles et contraire aux valeurs qu'il prône.

Je ne regarderais pas le documentaire.

Pour moi, c'est comme si un pédophile ferait de putain de bon film contre la pédophilie et donnerai l'image d'un militant contre la pédophilie  :vomi:.


Il a bien été jugé et condamné par des juges, ses conneries d'emprise mentale sur les autres, c'est son problème, mais le voir venir se la ramener sur scène en insultant quelques journalistes et personnes venues le huer est juste insupportable pour moi.

--- Fin de citation ---

Je te comprends parfaitement et sa musique me touche infiniment moins aujourd’hui qu’à l’époque de Noir Désir pour les mêmes raisons.

Je trouve d’ailleurs que ces chansons sont plus médiocres dans l’ensemble qu’à l’époque de noir désir.

Mais ce n’est pas le sujet ici, on parle de la liberté d’un citoyen d’exercer un droit, celui de travailler, que rien de légal et donc démocratiquement accepté n’est de nature à remettre en cause. On ne peut pas lui retirer car on s’étonne qu’il a toujours des clients.

hunting android:
Je vous laisse profiter du discours de vos oppresseurs de demain (le rn) qui renvoie dos à dos la volonté populaire à la justice en direct sur les chaînes d’information.

Present Kid:
Tu expliques calmement que le mot “putassier” était utilisé dans le sens de “racoleur”, et que tu soutiens les travailleuses du sexe. Très bien. Mais on ne peut pas faire comme si le poids symbolique d’un mot n’existait pas, surtout quand il est lancé pour qualifier un documentaire sur un féminicide. Tu dis toi-même que les mots comptent, alors prenons-les au sérieux : traiter un documentaire de “putassier” dans ce contexte, c’est au minimum maladroit, au pire une manière de décrédibiliser la parole sur les violences faites aux femmes.

Ensuite, tu dis qu’il est insultant d’être accusé de misogynie. D’accord, personne ne devrait être étiqueté à la va-vite. Mais attention à ce que ton discours transmet, même sans intention. Quand tu décris les réactions collectives comme “émotives”, “irrationnelles”, ou liées à “un militantisme 2.0 sans lecture”, tu participes toi-même à une forme de mépris qui fait écho à ce qu’on a toujours opposé aux victimes de violences : qu’elles exagèrent, qu’elles sont trop sensibles, qu’elles manquent de recul. Tu ne fais peut-être que critiquer les formes d’expression, mais tu invisibilises ce qui se joue en profondeur : une colère sociale face à un système qui a trop longtemps protégé les agresseurs.

Tu dis que tu devrais être libre d’aller à un concert. Très bien. Mais cette liberté individuelle s’arrête là où commence une douleur collective. Et dans le cas de Cantat, ce n’est pas juste une opinion impopulaire qui a été contestée, c’est un homme qui incarne un acte irréversible, un meurtre, un féminicide. L’argument du droit à la réinsertion est valable dans l’absolu. Mais revenir sur scène, ce n’est pas une nécessité vitale. Ce n’est pas la réinsertion qu’on empêche, c’est la reconquête d’un espace symbolique qui appartient aussi à ceux et celles qui le reçoivent.

Et puis non, comparer cela au droit à l’avortement ou aux restrictions sanitaires pendant le Covid, c’est un glissement dangereux. Laisser entendre que des militantes féministes d’aujourd’hui pourraient devenir les censeurs autoritaires de demain, c’est brouiller les repères. Lutter contre les violences sexistes, ce n’est pas vouloir créer une tyrannie morale, c’est réclamer un minimum de cohérence entre les actes et la place qu’on donne aux gens dans l’espace public.

Ce que tu appelles “tyrannie de l’opinion”, moi je l’appelle prise de conscience. Et même si certaines formes de militantisme peuvent déraper (comme toute dynamique humaine), elles sont aujourd’hui encore une des rares forces à refuser l’oubli, à refuser l’indifférence, à refuser que la parole des victimes passe en arrière-plan au nom de la “liberté de faire carrière”.

hunting android:
On est visiblement en désaccord sur la conception philosophique même de ce que doit être un état de droit.

Non la liberté des uns ne s’arrête pas où commence la douleur supposément collective des autres. C’est là que se situe notre désaccord. Elle s’arrête quand elle empiète sur la liberté des autres. C’est là le fondement même de toute société moderne et de la vague possibilité d’un vivre ensemble.

Pour des milliards de tes semblables, le sacré est plus important que toute autre considération terrestre et il est inconcevable qu’on puisse s’y attaquer. Ces gens sont sincèrement et profondément blessés quand ça arrive. Est-ce que les dessinateurs doivent s'empêcher pour autant de dessiner Mahomet?

Et non je n’ai jamais dit que les féministes seront les tyrans de demain mais que leurs méthodes seraient utilisées par les tyrans de demain ou d’aujourd’hui. La cancel culture ne se retourne t’elle pas aujourd’hui contre ceux qui faisaient la promotion de la diversité hier en étant utilisée par la facho sphère?

Encore une fois, qui décide qui a raison entre ceux qui souhaitent bannir de l’espace public un porc ou un raciste ou une actrice métisse qui joue blanche neige? J’ai mon idée sur la question tout comme toi même si tu sembles en douter, mais tout le monde sur cette terre est convaincu d’avoir raison. Il appartient donc à un pouvoir de départager ces opinions. Ça s’appelle la justice, qui ne fait jamais qu’application de lois votées par des personnes élues démocratiquement.

Dès lors qu’on accepte et qu’on revendique la sortie de ce cadre il faut accepter le risque de dérives induit.

Je ne souhaite pas le faire car je suis soucieux de tous les opprimés, aujourd’hui tous exposés aux risques liés au harcèlement en ligne et plus généralement au fait que chacun se sent désormais investi du pouvoir de salir son prochain, que ce soit en crachant sur un autre être humain sous prétexte qu’il serait un ennemi ou en notant son livreur uber Eats qui ne pédale pas assez vite sous la pluie .

Quand on est plus capable de voir un semblable en regardant le visage d’un criminel, on déshumanise et oui, c’est un manque d’empathie.

Cantat n’est pas et ne doit pas être qu’un symbole, c’est aussi un humain, qui a sa sensibilité, qui a aussi des enfants (qui ne semblent pas avoir souhaité le désavouer) et qui doivent vivre avec des gens qui leur hurlent que leur papa est responsable de la mort de leur maman, qu’il devrait se suicider ou se cacher.  Qui ont vu leur maison incendiée par ceux qui prétendent défendre des valeurs humanistes.

Cette souffrance n’a pas droit à votre considération? Vous pensez vous vraiment à l’abris de la subir un jour? Ou qu’elle serait légitime uniquement car il aurait par ailleurs mieux réussi sa vie que la moyenne?

Les militants se servent de Cantat uniquement parce qu’il est connu et que cela permet de générer une haine collective facilement en tout cas plus que contre Patrick Duchmole, garagiste à Saint Mandé qui aura fait la même chose ou pire.

C’est la même chose que les lecteurs de voici qui se déculpabilisent en se disant que si Britney Spears voulait bénéficier de son droit à la vie privée elle n’avait qu’à pas être célèbre (fardeau que tu as qualifié de privilège un peu plus tôt).

Pitié n’oubliez pas que derrière « une star » ou un pseudo, il y a un humain à part entière.

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